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Bilbo Le Hobbit

Chapitre 18 : Le voyage de retour

Par Forfirith (L.-M.G.), Ilmarë (C.M.) & Eleglin (Y.H.)
mise à jour : 04.08.2008

Plan de l'article

Résumé du Chapitre

Lorsque Bilbo revint à lui, il était seul, la bataille était terminée, mais constata que celle-ci fut victorieuse, apercevant au loin un camp et des Nains s'affairant à la porte de la Montagne. Il retira son anneau et fut déposé devant une tente à Dale par un homme venu l'aider. Gandalf l'accueillit et le conduit à Thorin qui, blessé grièvement, souhaitait parler au Hobbit avant de mourir. Il s'excusa auprès de Bilbo, désirant le quitter en ami et effacer les paroles amères qu'il lui avait tenu et ainsi ils se firent leurs adieux. Telle fut la mort de Thorin Oakenshied, Bilbo pleura cette grande perte et celle de tous les autres qui avaient été ses compagnons de voyage durant de longs mois, notamment les jeunes Fili et Kili.

Gandalf lui raconta la bataille, la venue des Aigles et de Bëorn, qui sous son apparence d'ours était venu combattre leurs ennemis et comment il avait emporté Thorin hors de la mêlée. Thorin fut inhumé en Erebor. Sur sa tombe Thranduil déposa Orcrist et sur sa poitrine Bard posa l'Arkenstone. Daín remit le quatorzième du trésor à Bard comme l'avait convenu Thorin, un trésor que l'homme utilisa avec bienfaisance. Il offrit à Thranduil les précieuses émeraudes de Girion et à Bilbo deux coffrets d'or et d'argent, le hobbit ne désirant rien de plus.

Bilbo reprit malheureux et fort changé le chemin du retour en compagnie de Gandalf et des Elfes de Mirkwood et, malgré les insistances de Thranduil à demeurer quelque temps dans son palais, Bilbo avait hâte de rentrer chez lui et refusa. Il demeura un temps avec Gandalf chez Bëorn jusqu'au printemps suivant, mais Bilbo était las et son côté Touque l'inspirait à vite retrouver son foyer.

Ilmarë.


Introduction

Il n'y a pas de bataille victorieuse sans son lot de malheurs et de pertes : Thorin, Fili et Kili succomberont à leurs blessures. Bilbo a manqué la dénouement de la bataille qui nous est enfin présenté : l'arrivée des Aigles, de Beorn, le massacre des Orques.

Puis vient le moment des adieux : Bilbo revient vers Hobbitebourg et ses amis le quittent au fur et à mesure qu'ils arrivent eux-mêmes à leurs propres destinations. Toutefois, ce n'est pas encore le dernier chapitre ; Bilbo n'est pas encore rentré à Hobbitebourg et on ignore ce qu'il pourra découvrir à son retour.

Eleglin..

Le Berseker

La transformation miraculeuse de Beorn à la bataille des Cinq Armées, devant la Porte du Mont Solitaire peut être l'occasion de développer un peu plus cette idée présentée lors du commentaire du chapitre 7, lorsque nous évoquions les liens entre Beorn et Beowulf.

«Le mot berserker, que l’on peut aussi trouver sous d’autres écritures (bersekir, bersekr...) désigne des guerriers du monde nordique et germanique, réputés invincibles.
« Berserker » pourrait signifier « peau d’ours » (de l’anglais « bear sark » : « poitrail d’ours »), mais l’interprétation la plus probable serait plutôt « sans protections » (du norvégien « bara särk »). » (cf Wikipedia)

Les origines de Beowulf remontraient aux rituels du culte de l'ours chez les peuples teutoniques. Les manifestations de la rage sacrée étaient alors incarnées par des guerriers vêtus de peaux d'ours, combattant à mains nues leurs ennemis. Dans la saga du roi Hrolf, on retrouve un homme-ours dénommé Bjorn. Son fils, ayant hérité de certaines des capacités de métamorphoses de son père, apparaitra lors de la dernière bataille de Hrolf sous la forme d'un ours énorme.

De là à faire un parallèle entre Beorn et Bodvar Bjarki, fils de Bjorn, le chemin est aisé. On retrouvera notamment cette comparaison dans l'Univers de Tolkien, écrit par David Day, ou l'édition anglophone de The Annotated Bilbo, commentée par Douglas A. Anderson.

Deux mystères demeurent :

  • Comment Beorn a t-il été informé de ce qui se passait en Erebor ? On peut supposer qu'il s'est inquiété de l'agitation des orques et les a suivis jusque là.
  • Pourquoi Beorn rentre t-il dans une rage furieuse lorsqu'il aperçoit Thorin se faisant massacrer ? Il ne semblait pourtant pas apprécier les nains au point d'être affecté par la mort de l'un d'eux. Serait-ce l'exaltation du guerrier pendant la bataille et la chute d'un ennemi de ses ennemis qui met Beorn hors de lui ?

Eleglin.

La Mort de Thorin

il aurait été dommage de ne pas consacrer un dernier article à Thorin, roi téméraire et dernier d'une lignée malheureuse, qui succombe comme ses prédecesseurs, sans avoir réellement pu recouvrer l'intégralité de son héritage.

On a évoqué précédemment la cupidité du nain et la manière grossière avec laquelle il a renvoyé Bilbo, accusant ce dernier de trahison en dépit des services que le hobbit a pu leur rendre. Il serait toutefois injuste de ne pas mettre également en valeur le courage avec lequel le nain s'est battu à la Bataille des Cinq Armées.
Toutefois, ses mauvaises actions précédentes ne pouvaient le conduire à une fin heureuse. Je pense ici à un passage d'une lettre de Tolkien à Michael Straight, répondant aux questions de ce dernier quant au nettoyage de la Comté et au départ de Frodo et des autres porteurs d'anneaux vers Aman. (cf Le Seigneur des Anneaux)

« Je pense que les vainqueurs ne peuvent jamais profiter de la victoire, pas dans les termes dans lesquels ils l'avaient envisagée ; et plus ils auront combattu pour profiter pour eux-mêmes de quelque chose (que ce soit son acquisition ou simplement sa conservation), moins la victoire leur semblera satisfaisante. »

(Les Lettres, p. 235)

Il apparait clairement que Thorin s'est surtout battu tout au long de cette aventure pour recouvrer son trésor et son trône. Son obstination à refuser tout compromis avec Bard et Thranduil, l'accusation de trahison à l'encontre de Bilbo ont entaché sa quête. Si son engagement héroïque dans la Bataille des Cinq Armées, ainsi que son répentir sincère et ses excuses présentés à Bilbo sont une forme de rédemption, son péché d'orgueil ne pourra être totalement réparé que par sa mort qui permettra l'avènement d'un roi plus juste (Dáin) et permettra ainsi d'assurer une plus grande stabilité dans la région.

Cet épisode est à la fois une reconnaissance pour le héros véritable qui est blanchi de toute accusation, c'est à dire Bilbo, mais aussi un châtiment pour l'autre héros de l'aventure qu'est Thorin.

Eleglin.

Les adieux

Il fallait bien que Bilbo rentre un jour vers son trou de hobbit ; et il fallait bien qu'il quitte les survivants de Thorin & Cie un jour. C'est le début des adieux entre des amis que la quête a réunis tout au long de ce conte.
Bilbo prend alors le chemin du retour en compagnie de Thranduil, Beorn et Gandalf. Bilbo est nommé "Ami des Elfes" tandis que Bilbo lui fait présent d'un collier, en réparation du vin et de la nourriture qu'il avait consommés pendant son asile secret dans son palais. Thranduil le remercie pour ce présent et reconnait à Bilbo le voleur le surnom de "Bilbo le Magnifique" avec certaines réserves tout de même : «sinon le vol deviendrait trop aisé», mais comme le fait remarquer Bilbo : «même un voleur a sa sensibilité». La quête avait permis de pacifier la région et de renforcer les liens entre les peuples libres ; elle a également permis de créer des liens d'amitié durables entre les différents protagonistes.

Nos héros repassent par la plupart des contrées qu'ils avaient déjà traversé à l'aller, mais de façon plus décontractée et sans embûches ; l'aventure est donc vraiment finie et après avoir passé l'hiver chez Beorn, Bilbo et Gandalf reprenne la route qui mène à la Comté.

Eleglin & French Teacher.

Pour approfondir cette lecture...

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Bonne lecture !

Les funérailles de Thorin © Alan Lee