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J.R.R. Tolkien, le créateur de la Terre du Milieu

Biographie (3/4)

par Eleglin (Y.H.)
mise à jour : 04.08.2008

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La Consécration. (1955-1973)

L'édition de poche américaine fait de Tolkien un auteur-culte sur les campus au début des années 60 et son succès ne s'est jamais démenti depuis (deuxième livre le plus lu au monde après la Bilble; 1 500 000 lecteurs). Son succès réside principalement dans les thèmes fondamentaux qui sont développés par son auteur: l'amitié, la survie, la luttre contre le mal et le sacrifice de soi.

Tolkien est à la retraite dès 1959, il peut se consacrer tout à loisir à sa mythologie. Cependant il ne crée plus vraiment de nouveaux contes, peaufinant tous ses anciens manuscrits mais son travail évolue lentement. Dans les aventures de Tom Bombadil (1962), Tolkien déploie son talent pour les asonnances ingénieuses. En 1968, il enregistre les Poèmes et Chansons de la Terre du Milieu, tirés des Aventures de Tom Bombadil et du Seigneur des Anneaux. Le conte de Smith of Wooton Major est paru en 1967.

Parallàlement, il retravaille le Livre des Contes perdus. Mais en 1973, J.R.R. Tolkien meurt à Bournemouth, à l'age de 81ans. Il laisse derrière lui un grand nombre de récits non publiés ou inachevés. En 1977, le Silmarillion est publié à titre posthume par son fils Christopher. Dans la préface, Christopher présente le livre comme "un récit des Jours Anciens, le Premier Âge du monde. Le Seigneur des Anneaux décrivait les grands événements qui conclueraient le Troisième. Âge, mais les contes du Silmarillion sont les légendes d'un passé bien plus lointain". L'ensemble est un montage de textes écrits par Tolkien à diverses époques de sa vie.

Il faudra attendre encore dix ans pour que l'Histoire de la Terre du Milieu soit enfin publiée en 12 volumes entre les années 1983 et 1996. De nombreux secrets de l'univers de Tolkien y sont révélés. Cependant face à une œuvre aussi vaste, il y aura toujours des mystères qui ne seront pas élucidés car il y a des détails que l'auteur lui-même ne voulait pas nous donner. A nous d'interpréter certains silences qui sont plus parlant que la vérité...

"L'Espoir sans garanties."

Certains ont essayé à tort de faire des analogies entre l'œuvre de Tolkien et la Seconde Guerre Mondiale; la montée du nazisme et le déferlement des troupes de l'Axe auraient ainsi inspiré Tolkien. C'est peu vraisemblable, connaissant l'aversion profonde de Tolkien pour les analogies. D'ailleurs Tolkien avait déjà pensé à Sauron et à l'Anneau Unique dès 1938; Hiroshima n'a pas encore eu lieu et Hitler n'a pas encore envahi la Pologne. Tolkien l'explique dans le prologue du Seigneur des Anneaux: "Ne cherchez aucun sens ou message à ce que j'ai écrit car je n'en ai mis aucun. Ce récit n'est ni allégorique, ni d'actualité. je déteste les allégories depuis que je suis en age de les reconnaître. Je préfère de loin l'histoire réelle ou inventée. A chaque lecteur de faire le lien avec sa propre vie. Cette applicabilité au vécu n'est pas une allégorie: l'une réside réside dans la liberté de l'auteur tandis que l'autre n'est que domination de l'auteur." Par allégorie, Tolkien sous-entend substitution d'un élément par un autre (Sauron serait Hitler, l'Anneau la bombe atomique...) Des interprétations trop simplistes.

Le génie de Tolkien est justement de n'avoir pas écrit un roman allégorique. En effet, l'applicabilité au vécu permet des nouvelles interprétations pour chaque lecteur. Le Seigneur des Anneaux est une histoire intemporelle. C'est pour cela qu'elle continue encore de séduire le grand public. On peut toujours entrer dans l'histoire, quelque soit l'époque. Il n'y a aucune critique politique ou sociale visant une société ou une époque précise. Les thèmes développés sont universels.

Tout le monde considére le Seigneur des Anneaux comme le Chef d'Œuvre de Tolkien mais lui même n'y voyait qu'une petite partie de sa mythologie. Il ne publia pas de son vivant le Silmarillion, véritable noyau de son œuvre, ne voulant pas épuiser le mécanisme de profondeur. Ce n'est qu'à sa mort que l'on découvrira de grandes boîtes de classement où était rangée une quantité invraisemblable de notes révélant des détails inédits et insoupçonnés. C'est ainsi que Christopher Tolkien dévoilera le Silmarillion ou l'Histoire de la Terre du Milieu.

Il y a un thème récurrent dans toute l'œuvre de Tolkien: l'Espoir. Pour l'illustrer, on peut prendre l'exemple du déclin des Elfes. Elrond et Galadriel parle de la Longue Défaite des Elfes pour évoquer la lassitude des Premiers-Nés qui quiitent les rivages. Pourtant à la fin du Troisième age, il y a encore des communautés d'elfes en Terre du Milieu; et ils continuent à se battre aux côtés des Hommes pour protéger un monde que gagne le froid. Le courage face à l'adversité est une notion païenne. "L'espoir sans garanties" est une phrase de Tolkien. Le desespoir appartient à ceux qui connaissent l'avenir; c'est impossible. Il y a toujours de l'espoir, même quand tout semble perdu; Boromir qui, agonisant, continue à se battre contre des dizaines d'orques en est un exemple poignant.

Gandalf © John Howe