Le Lai du Sans Couronne
Elu meilleur poème en avril 2004, ce lai chante la gloire d'un des héros du Seigneur des Anneaux, et pas le moindre... Une nouvelle chanson en hommage à J.R.R. Tolkien signée par Gorpatch :
Né sur les cendres d'un glorieux passé,
Il en était l'espoir.
déjà son chemin était tracé,
Une lueur dans le noir.
Serait-il à la hauteur de sa destinée ?
Et le chant d'un rossignol
Un jour a pris son cœur.
Mais il devait tenir son rôle
Il n'était pas encore l'heure
Où le guerrier se repose.
Sans relâche il poursuit son labeur.
Gardien de la lame brisée,
Il a longtemps erré,
Incompris, ignoré
Mais jamais égaré.
Dans l'ombre il a lutté.
***
L'homme est corruptible, il le sait,
Et il sait ses propres faiblesses,
Mais il lui faut le faible protéger
Car c'est là sa promesse.
Jusqu'où pourra-t-il le guider ?
Et il le prit pour un enfant,
Innocent et perdu,
Dans un monde de grandes gens,
Egaré aux pieds nus,
Porteur d'un poids trop grand,
Qui devait être soutenu.
Gardien d'un savoir oublié,
D'un secret partagé,
À grandes enjambées,
Vers un havre l'a mené.
Pour lui, il a lutté.
***
Il n'était pas si solitaire,
Profondes étaient ses racines,
Les premiers nés étaient des frères,
Le sage Pèlerin, un ami.
Pouvaient-ils percevoir sa lumière ?
En un petit force peut se révéler,
Force est d'être une Compagnie.
Et pour le suivre, le protéger,
Il donnerait sa vie.
Unis ils pourront avancer
Contre un même ennemi.
Gardien de la lame reforgée,
Vers le sud il a marché.
Et sa main était guidée
Par le lien d'amitié.
Nombre d'ennemis il a frappé.
***
Cependant que sa destinée
L'a suivi, inlassable,
A fini par le rattraper,
Par ses actes honorables.
Pouvait-t-il remplacer l'ami tombé ?
Et les routes se sont séparées.
Mais il savait l'enfant mûri,
Et même dans les pires dangers,
Les cœurs jamais désunis.
L'ennemi ne regarde pas ses pieds :
Il a tourné son il vers lui.
Gardien d'une glorieuse lignée,
Il a cessé de rôder.
En Seigneur s'est présenté
Aux portes de la cité.
Nombre d'alliés il a trouvé.
***
Tous ont une part à faire,
Autant le mort que le sournois.
La guerre n'est pas que le fait
Des seigneurs et des Rois.
Saura-t-il vaincre ses faiblesses ?
Il n'est nul besoin d'un trône
Quand coule un sang noble dans ses veines !
Qu'importe de porter une couronne
Quand tout et tous, sur la terre, saignent !
Sans ciller sa force il donne,
Même si la lutte s'avérait veine !
Gardien de la fidélité,
Vers Sa noire porte, il a marché.
Dans un défit désespéré,
Une chance il a donné
À la foi en l'amitié.
***
Et les ténèbres aveuglés
Par une sourde colère,
Et la brillante lame de son épée
Ont perdu cette guerre !
Pourra-t-il l'ami remercier ?
L'Unique par le feu qui le façonna
Fut détruit et l'Œil brisé !
Mais avec lui disparaîtra
La mémoire des premiers nés.
Et à jamais la Terre gardera
En son Milieu la plaie !
Gardien d'un monde libéré,
Sur lui il peut régner.
En sagesse et humilité,
Son rossignol à ses côtés,
Sa lumière enfin révélée !
***
Mais l'Histoire n'est pas terminée :
Une simple page en est tournée !
Quand ce grand Roi aura passé,
L'avenir s'y viendra ajouter.
Seule la mémoire pourra rester
De tous ces glorieux faits !
***Gorpatch***
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