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Les Peuples de la Terre du Milieu

Les Númenóréens

Race : Hommes
Royaume : Númenor
Dirigeants : Rois de Númenor
Langues : adûnaïque, sindarin, quenya
Signification : Habitants de la terre de l'ouest
En adûnaïque : adûnâ (sing.) / adûnâi / adûnâim (plu.).
Autres noms : Rois parmi les Hommes, Dúnedain
Illustration de John Howe

Flotte de Numenor
par Eleglin (Y.H.)
mise à jour : 08.07.2011
Citation :

This was the beginning of that people that in Grey-elven speech are called the Dúnedain : the Númenóreans, Kings among Men. (...) They grew wise and glorious, and in all things more like to the Firstborn than any other of the kindreds of Men.


Ce furent les débuts de ce peuple que la langue des Elfes-Gris appelle les Dúnedain : les Númenóréens, les Rois parmi les Humains. (...) Ils grandirent en sagesse et en gloire, et en toutes choses ressemblèrent plus aux Premiers-Nés qu'aucun autre peuple des Hommes.

J.R.R.Tolkien, Le Silmarillion, Akallabêth.

Plan de l'article

1 - De l'origine de Númenor

Eärandil le Marin parvint à Valinor pour plaider la cause des Hommes et des Elfes auprès des Valar, ces derniers se décidèrent alors à livrer bataille contre Morgoth et à ruiner son pouvoir. A Elros, l'un des deux fils d'Eärandil et à ses descendants, ils offrirent une vie plus longue que celles des autres hommes.

Aux Pères des Hommes qui avaient survécu à la ruine des trois maisons amies des Elfes et avaient combattu courageusement au côté des Valar, une nouvelle terre fut faite sur l'océean séparant Aman et la Terre du Milieu, mais plus proche de Valinor. Les Valar l'appelaient Andor, le Pays de l'Offrande et les Hommes Elenna, la Route de l'Etoile et aussi Anadüne, l'Occidentale, ou Númenórë dans l'ancien langage des Eldar.

Les Dúnedain (ou Númenóréens) avaient pour seigneurs les fils d'Elros et vécurent longtemps heureux sur leur terre, leur puissance n'avait d'égale que leur courage.

Du sommet de la plus haute montagne de Númenor, le Meneltarma, certains pouvaient même apercevoir la grande tour d'Avallonë, le port d'Eressëa sur son rivage est, mais il leur était interdit d'y accoster. Ceci fut à l'origine de la tentation des Númenóréens et de leur chute, bien qu'il serait plus juste de dire que la Chute était en partie le résultat d'une faiblesse interne à l'Homme.

2 - Description des Númenóréens

À leur apogée, les Númenóréens étaient les seuls humains à parler une langue elfique (le sindarin). Ils communiquaient couramment avec les Elfes résidant d'une part à Eressëa, et d'autre part avec ceux résidant au royaume de Gil-galad.

Il devint très difficile de les distinguer des Elfes : ils étaient de même stature, semblaient doués des mêmes pouvoirs spirituels, mais ils restaient mortels bien que leur longévité était assez exceptionnelle : en moyenne deux cents et trois cents ans pour le peuple et quatre cents ans pour la famille royale (avant le déclin).

Si cette longue vie leur permettait de perfectionner leurs réalisations dans le domaine des arts, d'affiner leur savoir et leur langue (l'adûnaïque), cette longévité exceptionnelle fut à l'origine d'une attitude progressivement négative vis-à-vis de la mort. En effet, avec le temps, il leur devenait de plus en plus diificile d'accepter cette dernière, qui était pourtant inhérente à leur nature.

À Númenor, tout le monde se rendait d'un lien à l'autre à cheval ; les Númenóréens étaient en effet des cavaliers passionnés. Leurs marins excellaient également dans l'art de la navigation, ce qui eut son importance dans l'Histoire de l'ïle.

3 - Langues des Númenóréens

On note l'utilisation de plusieurs langues par les Númenóréens :

  • l'adûnaïque, langue principale, a été parlée pendant près de trois millénaires à Númenor. C'était la langue maternelle de la plupart des gens du peuple
  • le sindarin était également couramment parlé par les habitants de l'île, avec plus ou moins d'habileté en fonction du statut social, de l'éducation et de l'usage. Il s'agissait de la langue maternelle de la plupart des nobles et des gens cultivés et en particulier, bien sûr, de la famille royale.
  • le quenya n'était pas une langue parlée. Seuls les érudits et les membres de haute ascendance la connaissaient. Les documents officiels tels que les lois et les annales royales étaient consignées en quenya. Le quenya était également la langue usuelle pour la toponymie, et en particulier pour les noms des Rois.

Lorsque les Númenóréens se détournèrent des Elfes, les langues elfiques ne vinrent plus qu'à être utilisées par les seuls Elendili.

4 - Histoire de Númenor

A - La prospérité des Númenóréens

Hommes pacifiques et sages, les Númenóréens furent d'abord très satisfaits de leur nouvelle île et de la longévité accrue dont ils bénéficiaient.

Dès l'an 600 du Second Âge, des navires partirent de Númenor pour rejoindre la Terre du Milieu et commercer avec les peuples indigènes, les visiteurs se présentaient comme des bienfaiteurs et entretenaient des relations courtoises et pacifiques avec les autres peuples. Plus tard (vers 1200), Númenor y installa des ports permanents.

B - Le déclin des Númenóréens

Les Númenóréens fondèrent des colonies sur les rivages de la Terre du Milieu, ne se présentant plus comme des bienfaiteurs mais plutôt comme des hommes supérieurs et des seigneurs. Ils établirent des forteresses et des fabriques afin de rendre leur commerce plus sûr et plus lucratif.

Au fil des générations, le doute avait envahi le cœur des seigneurs de Númenor. En dépit de leur puissance, ils restaient mortels et craignaient le moment où ils devaient rendre le don, repoussant l'ineluctable fin qui était celle de tous ceux de leur race. La mort leur semblait injuste et difficile à accepter et à comprendre.

Ainsi, les Humains se mirent à jalouser les Immortels, Valar et Elfes. Dès le règne de Tar-Ancalimon, on cessa d'apprendre les langues elfiques et les Royalistes ( en anglais King's Men) se détournèrent des Elfes. Puis les rois et reines cessèrent d'adopter des noms en quenya ; Ar-Adûnakhôr, devint ainsi roi avec un nom en adûnaïque en 2899.
Au contraire, une minorité de Númenóréens resta fidèle aux Elfes, on les appela justement les "Fidèles" ou les "Amis-des-Elfes". Ils établirent de nombreux liens avec les peuples de la Terre du Milieu, par le biais des colonies que Númenor y avait installé.

On assista alors à une montée de l'aversion à l'encontre des Elfes et même les tentatives de restauration par le sage roi Tar-Palantír ne purent empêcher la montée des extrémismes. La guerre civile éclata, le roi mourut sans héritier et son cousin, Pharazôn s'empara du pouvoir et se proclama roi.

C - La ruine de Númenor et la fondation des Royaumes en Exil.

En 3262, le Roi Ar-Pharazôn et sa puissante flotte débarquèrent en Terre du Milieu, firent prisonnier Sauron et l'emmenèrent sur leur île mais Ar-Pharazôn se laissa finalement tenter et corrompre.

Sauron utilisa la jalousie des Númenóréens à l'encontre des Immortels et finit par convaincre Ar-Pharazôn de prendre l'immortalité de force. Nombreux furent ceux qui l'écoutèrent et se détounèrent des Valar, mais nombreux aussi étaient les braves qui s'exilèrent en Terre du Milieu.

Les Númenóréens finirent par se lancer à la conquête de Valinor et envoyèrent une formidable armada vers Aman, ce qui provoqua la colère d'Eru et Númenor fut submergée en 3319 S.Â.. Seuls les Fidèles échappèrent au naufrage. Ils se réfugièrent sur la Terre du Milieu et fondèrent les Royaumes d'Arnor et de Gondor.

Dès lors, Númenor fut connu sous le nom d'Atalantë, "l'Engloutie", équivalent quenya à l'adûnaïque Akallabêth.